Plomberie en location : qui doit payer ? Locataire ou propriétaire ?

Lorsqu’un problème de plomberie survient dans un logement en location — une fuite sous l’évier, un chauffe-eau défectueux ou des canalisations bouchées — la question de la responsabilité financière ne tarde jamais à se poser. Et pour cause : ces interventions peuvent parfois coûter plusieurs centaines d’euros, sans parler des délais d’attente pour faire intervenir un professionnel.

Chez nous, en tant que plombiers expérimentés, nous sommes régulièrement sollicités par des locataires inquiets ou des propriétaires mécontents, chacun estimant que les frais ne devraient pas lui revenir. Pour éviter les malentendus, il vaut mieux connaître précisément les règles définies par la loi.

Dans cet article, nous faisons le point sur les obligations respectives du locataire et du propriétaire en matière de plomberie, illustrées par des exemples concrets. Un tableau récapitulatif en fin d’article vous aidera également à y voir plus clair.

Ce que dit la loi : un cadre précis pour éviter les litiges

En France, la répartition des charges locatives, dont les réparations de plomberie, est strictement encadrée par le décret n°87-712 du 26 août 1987. Ce texte législatif distingue les réparations locatives, qui incombent au locataire, des travaux plus lourds, qui relèvent de la responsabilité du propriétaire.

Concrètement, le locataire doit veiller à l’entretien courant du logement : vérifier que les installations fonctionnent, effectuer les petits réglages, remplacer les pièces d’usure courante. De son côté, le propriétaire est tenu de garantir un logement en bon état et de prendre en charge les réparations liées à la vétusté, aux malfaçons ou aux éléments encastrés.

Ce cadre légal vise à assurer un équilibre entre les droits et devoirs de chacun, mais dans la pratique, certains cas restent ambigus. C’est pourquoi il est essentiel de bien identifier la nature du problème avant d’engager des frais.

Ce qui relève du locataire : entretien et usage quotidien

En tant que locataires, nous avons la responsabilité de maintenir le bon fonctionnement des équipements installés dans le logement. Cela ne signifie pas que nous devons rénover l’installation, mais que nous devons prendre en charge ce qui relève de l’usage normal et des petites réparations.

Voici quelques exemples typiques d’interventions à la charge du locataire :

  • Débouchage d’un évier ou d’un lavabo, sauf si le bouchon est dû à une malfaçon ou à une usure anormale de l’installation ;

  • Remplacement d’un joint de robinet qui fuit légèrement ou d’un flexible de douche usé ;

  • Détartrage des équipements sanitaires, comme les mousseurs de robinet ou les pommes de douche, en particulier dans les zones où l’eau est calcaire ;

  • Purge ou vérification d’un ballon d’eau chaude, notamment pour maintenir la pression et éviter l’entartrage ;

  • Resserrage d’un siphon, réparation d’un tuyau visible sous un évier ou remplacement d’un raccord plastique.

Ces tâches relèvent de l’entretien courant, et il est donc normal que leur coût soit supporté par le locataire. Il est d’ailleurs souvent recommandé de faire appel à un professionnel uniquement si l’on ne parvient pas à résoudre le problème soi-même, car ces interventions restent généralement simples à réaliser.

Ce qui incombe au propriétaire : pannes techniques et vétusté

Lorsqu’un élément de plomberie devient défectueux sans que cela soit lié à une mauvaise utilisation du locataire, la responsabilité revient au propriétaire. En tant que bailleurs, nous avons l’obligation de fournir un logement décent et fonctionnel, ce qui inclut des installations de plomberie en bon état de marche.

Voici les situations les plus fréquentes à notre charge :

  • Fuite sur une canalisation encastrée, nécessitant une intervention lourde, parfois avec ouverture des murs ou du sol ;

  • Remplacement complet d’un ballon d’eau chaude devenu obsolète ou hors service à cause de son ancienneté ;

  • Robinetterie devenue inutilisable non pas par négligence, mais du fait de l’usure du matériel ;

  • Canalisations déformées ou cassées à l’intérieur des cloisons, même si la dégradation n’est pas visible immédiatement ;

  • Mauvaises évacuations ou remontées d’odeurs, causées par un réseau de plomberie ancien ou mal conçu.

Dans ces cas, le locataire ne peut pas être tenu pour responsable, et les frais de réparation doivent être entièrement assumés par le propriétaire. Le recours à un professionnel est indispensable, et aucun coût ne peut être facturé au locataire si la cause du dégât n’est pas imputable à son usage.

Exemple concret à Brest : fuite sous l’évier

Imaginons un cas très courant : dans un appartement du centre-ville de Brest, une fuite apparaît sous l’évier de la cuisine.

  • Si le plombier diagnostique un joint détérioré ou un siphon desserré, il s’agit d’une réparation légère, donc à la charge du locataire.

  • En revanche, si la fuite provient d’une canalisation encastrée endommagée, alors c’est au propriétaire de faire intervenir un professionnel et de financer les travaux.

Dans les deux cas, nous recommandons fortement de demander un rapport d’intervention ou un devis détaillé, mentionnant clairement l’origine du problème. Ce document pourra servir en cas de litige pour établir la responsabilité de chacun.

En cas de désaccord : comment résoudre le litige ?

Malgré un cadre légal précis, il peut arriver que le propriétaire et le locataire ne s’accordent pas sur la nature des réparations à effectuer. Dans ce cas, plusieurs démarches sont possibles pour éviter une escalade inutile.

Voici les étapes que nous conseillons :

  1. Établir un constat écrit, par mail ou courrier recommandé, accompagné de photos et d’un descriptif du problème ;

  2. Faire intervenir un professionnel, qui rédigera un diagnostic clair et objectif ;

  3. En cas de blocage persistant, saisir un conciliateur de justice ou la commission départementale de conciliation. Ces organismes peuvent faciliter un accord amiable sans passer par une procédure judiciaire.

Il est toujours préférable de dialoguer et de faire appel à des faits techniques plutôt qu’à des interprétations personnelles.

Tableau récapitulatif des réparations de plomberie : locataire ou propriétaire ?

Type de réparation À la charge du locataire À la charge du propriétaire
Débouchage d’évier ou de lavabo ✅ Oui ❌ Non
Remplacement d’un joint ou flexible de douche ✅ Oui ❌ Non
Détartrage des robinets ou douchettes ✅ Oui ❌ Non
Fuite sur canalisation encastrée ❌ Non ✅ Oui
Ballon d’eau chaude à purger ✅ Oui ❌ Non
Ballon d’eau chaude à remplacer (vétuste) ❌ Non ✅ Oui
Mauvaise évacuation liée à une installation ancienne ❌ Non ✅ Oui
Robinetterie inutilisable par vétusté ❌ Non ✅ Oui
Siphon mal vissé ou usé ✅ Oui ❌ Non

Besoin d’un diagnostic plomberie à Brest ?

Que vous soyez locataire ou propriétaire, nous pouvons vous accompagner pour identifier la source du problème et vous aider à déterminer qui doit prendre en charge la réparation. Nous intervenons rapidement à Brest et dans les alentours, que ce soit pour un diagnostic simple, une réparation urgente ou un second avis technique.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande.

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